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mercredi, mai 8, 2024

Parlements : présence des femmes dans toutes les institutions du monde

Le dernier rapport de l’Union InterParlementaire (UIP) sur la présence des femmes dans les parlements en 2022, indique que leur représentativité et diversité n’ont jamais été aussi grandes dans bon nombre de pays. Pour la première fois, il n’existe pas un seul parlement dans le monde qui ne compte aucune femme parmi ses membres. Le 1er janvier 2023, la proportion des femmes dans les parlements nationaux atteignait 26,5% des élus. Cette progression sensible (+0,4%) observée depuis plus d’une décennie représente néanmoins le taux de croissance le plus faible depuis six ans. En tête du classement mondial des parlements en fonction du pourcentage de femmes en leur sein on trouve le Rwanda, Cuba, le Nicaragua, le Mexique et les Emirats Arabes Unis.

Fondées sur des données provenant des 47 pays ayant tenu des élections en 2022, on constate que les femmes ont obtenu en moyenne 25,8 % des sièges par élection ou par nomination. Cela correspond à une progression de 2,3% par rapport aux élections tenues précédemment dans ces chambres.

Avancées positives

La Slovénie, Malte, la Guinée équatoriale, la Colombie et l’Australie sont les pays dans lesquels la représentation des femmes dans des chambres élues du parlement a le plus fortement progressé en 2022. Au Brésil, un nombre record de 4.829 femmes qui se considèrent comme noires se sont présentées à l’élection générale (sur 26.778 candidats). Aux États-Unis d’Amérique, un nombre record de femmes de couleur (263) se sont présentées aux élections de mi-mandat. Le nombre de personnes représentant la communauté LGBTQI+ en Colombie a triplé, passant de deux à six membres au Congrès. Enfin en France, 32 candidats issus de minorités ont été élus à la nouvelle Assemblée nationale, soit 5,8 % des députés ce qui représente un taux sans précédent.

L’Australie, championne de la parité

Le Sénat australien est la seule chambre où les femmes occupaient plus de 50% des sièges en 2022 (56,6%). A ce titre, il devient la première chambre haute dans le monde en termes de représentation des femmes et l’une des cinq, à l’échelle mondiale, où les élues représentaient plus de 50%. Plus généralement, au 1er janvier 2023, six pays (Cuba, les Émirats Arabes Unis, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Nicaragua et le Rwanda), avaient atteint la parité ou un nombre supérieur à celui des hommes. À l’échelle mondiale, la proportion moyenne de femmes présidentes de parlement avait atteint 22,7% (+0,7%).

Le contient américain, une forte représentation

En 2022, le continent américain était toujours la région où la représentation des femmes était la plus forte. Les femmes représentaient 30,2% des parlementaires dans les 12 chambres des huit pays qui avaient organisé des élections législatives. La première place revient à la Colombie où se sont tenues des élections historiques. Au Brésil et aux États-Unis d’Amérique, après des élections controversées, la diversité des femmes élues au parlement a progressé, mais les résultats obtenus étaient parmi les plus faibles enregistrés dans la région en matière de représentation des femmes. Dans l’ensemble, les femmes représentaient, au 1er janvier 2023, 34,7% de tous les parlementaires de la région, toutes chambres et tous pays confondus.

Europe : croissance modeste et dérive populiste

L’onde de choc provoqué par le conflit en Ukraine a été ressentie lors des élections organisées dans la région tout au long de l’année. Les élections organisées en France, en Hongrie, en Italie et en Suède ont permis aux partis de droite d’accéder au pouvoir ou de consolider leur place.                                                                                                      Le pourcentage des femmes élues lors des élections législatives en Europe a atteint 31% en moyenne, ce qui place la région en deuxième position pour la proportion d’élues au parlement dans le monde en 2022. Néanmoins, dans plus de la moitié des 15 chambres parlementaires renouvelées dans 13 pays européens, on constate une baisse ou à une stagnation de la représentation des femmes. Cela est notamment le cas en Bosnie-Herzégovine, en Italie, au Portugal, en France, en Lettonie, en Serbie et en Suède. D’une manière générale, l’Europe était l’une des deux seules régions du monde où la proportion de femmes parlementaires avait perdu du terrain entre 2021 et 2022, même si ce recul était de faible importance (-0,1%).

Afrique subsaharienne : progression dans des élections décisives.

Quatorze élections législatives ont été organisées dans 11 pays d’Afrique subsaharienne en 2022, avec 24,2% de sièges remportés par des femmes (+2,9% par rapport aux élections précédentes). Dans l’ensemble, la représentation des femmes en Afrique subsaharienne a augmenté au cours de l’année et la moyenne régionale était de 26,5%, toutes chambres confondues. L’Afrique de l’Est affichait le pourcentage le plus élevé (32%), avec cependant un léger recul. L’Afrique de l’Ouest enregistrait une hausse de 2%, mais accusait un retard sensible par rapport à d’autres sous-régions. Dans trois pays, le pourcentage d’élues a atteint ou dépassé 30%, notamment au parlement monocaméral du Sénégal (44,2%) et de l’Angola (33,6%), à la Chambre des députés (chambre basse) de la Guinée équatoriale (31%) et au Sénat du Kenya (30,9%).

En Asie

En Asie, les résultats obtenus en 2022 reflètent de grandes disparités. Au Japon, où le Sénat est traditionnellement à prédominance masculine, le nombre de femmes élues n’a jamais été aussi élevé. En revanche en Inde, les femmes n’ont remporté que 15,1 % des sièges à la chambre haute, une proportion largement inférieure aux moyennes mondiales et régionales. C’est dans la région Pacifique que le taux de croissance de la représentation des femmes était le plus élevé (+1,7 point), avec en moyenne 22,6 % de femmes dans les parlements. Pour la toute première fois, chaque parlement du Pacifique compte au moins une femme.

Région Mena

Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, sept chambres ont été renouvelées en 2022. En moyenne, 16,3 % des sièges de ces chambres ont été remportés par des femmes, soit le pourcentage le plus faible enregistré dans le monde cette année-là. Trois pays se situaient en dessous de 10 % : l’Algérie (chambre haute 4,3 %), le Koweït (6,3 %) et le Liban (6,3 %). Le Bahreïn se distingue dans la région avec un nombre record de huit femmes élues à la chambre basse, dont beaucoup pour la première fois.

Les quotas, outil efficace

Les quotas législatifs continuent de jouer un rôle déterminant pour accroître la représentation des femmes. Les quotas inscrits dans la constitution ou prévus par les lois électorales exigent qu’un nombre minimal de candidats soient des femmes (ou appartenant au sexe sous-représenté). Dans le cadre des élections tenues en 2022, la proportion de femmes élues était nettement plus élevée dans les chambres ayant des quotas législatifs ou et des quotas volontaires mis en place par les partis (30,9 % contre 21,2 %).