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lundi, novembre 4, 2024

Education : Protection réclamée

Cette année, la Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques a été célébrée pour la première fois (9 septembre). Cela a été l’occasion d’attirer l’attention sur le sort des plus de 75 millions d’enfants qui ont besoin d’un soutient éducatif d’urgence. Une partie des 35 pays concernés sont situés dans la région du Sahel central où la situation est particulièrement inquiétante. Plus de 22.000 étudiants, enseignants et universitaires ont été blessés ou tués lors d’attaques contre l’éducation pendant des conflits armés ou des situations d’insécurité au cours des cinq dernières années.

C’est une décision unanime, le 28 mai 2020, de l’Assemblée générale des Nations Unies, appelant l’UNESCO et l’UNICEF à sensibiliser le public au sort de millions d’enfants vivant dans des pays touchés par un conflit, qui a permis la mise en place de la Journée Internationale pour la Protection de l’éducation contre les attaques.

Initiative du Qatar

Dans les faits, c’est à la suite d’un appel à l’action de Sheikha Moza bint Nasser, mère de l’Emir du Qatar, Présidente de Education Above All (EAA) et défenseure des Objectifs de l’ONU pour le Développement Durable (ODD) que la résolution (A/RES/74/275) proclamant la journée a été présentée par l’État du Qatar et coparrainée par 62 pays. C’est désormais une opportunité de rappeler, une fois par an, à la communauté internationale qu’il est important de préserver les écoles, les élèves et les enseignants contre les attaques. La résolution souligne la nécessité de faciliter l’accès à l’éducation dans les situations de conflit armé.

« Alors que nous travaillons à éliminer l’analphabétisme, il y a ceux qui travaillent activement pour le répandre, comme s’ils ciblaient systématiquement tout et tous ceux qui sont à l’origine du développement humain. En ne traduisant pas les auteurs en justice, la communauté internationale – même involontairement – est devenue effectivement complice. » Sheikha Moza bint Nasser, Présidente de Education Above All

Sahel central

Selon un nouveau rapport publié par la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (GCPEA), le Sahel central a connu un pic important d’attaques contre les élèves, les enseignants et les écoles depuis 2018. On constate plus de 85 attaques contre l’éducation au Burkina Faso, au Mali et au Niger entre janvier et juillet 2020, malgré les fermetures d’écoles liées au Covid-19 entre fin mars et mai. Au Burkina Faso et au Niger, les attaques ont plus que doublé entre 2018 et 2019, contribuant à la fermeture de plus de 2.000 écoles. Au Burkina, des groupes armés islamistes alliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique ont incendié, pillé et détruit des dizaines d’écoles. Au Mali, plus de 60 attaques ont eu lieu en 2019 seulement, avec plus de 1.100 écoles fermées. 

Assurer la sécurité avant tout

Alors que les écoles du Sahel central et dans le monde reprennent après les fermetures liées au Covid-19, la GCPEA exhorte les gouvernements à veiller à ce que les prestataires de services éducatifs procèdent à des évaluations des risques avant la réouverture, et adoptent des mesures de sécurité appropriées le cas échéant pour réduire les risques d’attaque des élèves et des enseignants. Lorsque les écoles et les universités ne peuvent rouvrir en toute sécurité, des mesures alternatives et à distance doivent être mises en place. Actuellement, 105 Etats sont signataires de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, ouverte à la signature le 20 mai 2015. Cet engagement politique vise à protéger les élèves, les éducateurs, les écoles et les universités dans les conflits armés grâce à la mise en place de mesures concrètes en utilisant les Lignes directrices pour la protection des écoles et des universités contre l’utilisation militaire durant les conflits armés.

Le 20 octobre, se tiendra une table ronde ministérielle virtuelle sur le Sahel central sponsorisée par le Danemark, l’Allemagne, l’Union Européenne et les Nations Unies. Ce sera une opportunité unique d’inscrire fermement la protection de l’éducation dans l’agenda humanitaire.