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samedi, juillet 27, 2024

Selon le chef des droits de l’homme « l’environnement se meurt »

Le Haut Commissaire aux droits de l’homme, l’autrichien Volker Türk, a averti que l’environnement « brûlait, fondait, inondait, s’épuisait, s’asséchait et mourait ». Il a ajouté que la lutte contre le changement climatique était une question de droits de l’homme et que le monde exigeait que des mesures soient prises « immédiatement ». Sept ans avant la date butoir de 2030, les émissions doivent être réduites de 43 %. La COP28, qui se tiendra en fin d’année aux Emirats Arabes Unis, fournira une évaluation complète des progrès réalisés depuis l’adoption des Accords de Paris et devrait constituer une étape cruciale dans le processus de changement.

Augmentation des températures

Lors de la table ronde annuelle organisée sur les effets néfastes du changement climatique sur les droits de l’homme, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré que si la tendance actuelle se poursuit, l’augmentation moyenne de la température d’ici la fin du siècle sera de 3 degrés Celsius. Les écosystèmes de la planète, l’air, la nourriture, l’eau et la vie humaine elle-même deviendraient méconnaissables. De plus, le droit à l’alimentation serait totalement menacé par le changement climatique.

Menace pour l’accès à l’alimentation

Entre 2000 et 2023, à l’échelle mondiale, le nombre de catastrophes liées aux inondations et alimentées par le climat a augmenté de 134 %. En 2021, plus de 828 millions de personnes ont souffert de la faim. D’ici le milieu de ce siècle, le changement climatique devrait exposer jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires au risque de famine. « Pourtant, nous n’agissons pas avec l’urgence et la détermination requises. Les dirigeants exécutent la chorégraphie consistant à décider d’agir et à promettre d’agir, puis… s’enlisent dans le court terme », a souligné le chef des droits de l’homme.

Effets constatés

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, les phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique ont déjà porté atteinte à la productivité de tous les secteurs de l’agriculture et de la pêche, avec des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations. À l’heure actuelle, ce sont les petits exploitants agricoles et les populations d’Afrique subsaharienne, d’Asie, des petits États insulaires, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud qui souffrent le plus de ces conséquences.

Aucun pays ne sera épargné

« À mesure que le réchauffement de la planète s’accélère, ces répercussions s’étendront et s’intensifieront. Aucun pays ne sera épargné. Les personnes les plus touchées seront celles qui vivent dans des pays où l’insécurité alimentaire est déjà présente et où les systèmes de protection ne sont pas suffisamment solides pour répondre efficacement aux chocs climatiques. Il s’agit souvent de pays qui ont peu bénéficié du développement industriel et qui n’ont pratiquement pas contribué aux processus industriels qui tuent notre environnement et violent nos droits. », a expliqué Volker Türk.

COP28, événement décisif 

Selon la vision du chef des droits de l’homme, les entreprises et les gouvernements devraient rendre des comptes sur leurs actions. Nous devrions nous élever « au-dessus des forces de polarisation » et nous unifier « autour de l’impératif des droits de l’homme ». Les pays et les populations les plus touchés devraient avoir accès au financement de la lutte contre le changement climatique. Ainsi, sept ans après Paris, la COP28 qui se tiendra à la fin du mois de novembre à Dubaï (30 novembre -12 décembre 2023), aux Emirats Arabes Unis, devrait constituer le tournant majeur et faire la différence.