L’ONU est préoccupé par les tensions post-électorales et les troubles en Côte d’Ivoire qui ont poussé plusieurs milliers de personnes à fuir vers les pays voisins. Des affrontements violents ont éclaté après l’élection présidentielle, le 31 octobre, d’Alassane Ouattara présidentiel pour un troisième mandat que l’opposition juge inconstitutionnel.
Selon un porte-parole du Haut-Commissariat en charge des Réfugiés (HCR), plus de 8.000 ivoiriens ont désormais fui vers des pays voisins dont 60% sont des enfants, certains non accompagnés ou séparés de leurs parents. La brutale augmentation des mouvements de fuite en une semaine inquiète les humanitaires. De plus, d’après l’agence onusienne des réfugiés ont signalé avoir été initialement empêchés de quitter le pays et, de ce fait, ont été obligés d’emprunter d’autres itinéraires pour rejoindre le Libéria. Parallèlement, plus de 500 Ivoiriens sont également arrivés au Ghana, en Guinée et au Togo. Le HCR s’apprête à activer ses plans conjoints d’urgence en cas d’accélération des mouvements de réfugiés. Elle prévoit d’acheminer par avion-cargo des articles de secours au Libéria, depuis leur entrepôt de stockage à Dubaï.
Appel au calme
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a exhorté toutes les parties en Côte d’Ivoire à s’abstenir de toute incitation à la violence et à engager un dialogue constructif pour résoudre la situation difficile à la suite des élections présidentielles dans le pays. Elle a exprimé de sérieuses préoccupations concernant l’arrestation de plusieurs responsables de l’opposition – dont au moins huit seraient toujours en détention – et le déploiement des forces de sécurité au domicile d’autres personnes. Michelle Bachelet a « exhorté les responsables politiques de toutes les parties à travailler ensemble pour apaiser les tensions par le dialogue – et non par des mesures de sécurité brutales et des arrestations ». Elle a également demandé que le droit à la liberté de réunion pacifique soit protégé. Lundi soir, lors d’une adresse télévisée à la Nation, le Président Ouattara a invité son principal opposant, Henri Konan Bédié, à « une rencontre dans les tout prochains jours pour un dialogue franc et sincère en vue de rétablir la confiance ». Les deux hommes se sont vus le 12 novembre durant 45 minutes. Ils semblent s’être accordé sur le fait que la Paix devait, à tout prix, être préservée. D’autres discussions devraient avoir lieu dans les jours à venir.
Crainte de violences
La crainte d’une escalade des violences reste présente, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011. Selon les agences spécialisées des Nations Unies, les événements de l’époque avaient provoqué la mort de 3.000 personnes, le déplacement interne de plus d’1 million d’ivoiriens et l’arrivée de 300.000 réfugiés dans les pays voisins.