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vendredi, mars 29, 2024

Progression du droits des femmes

Selon le nouveau rapport d’ONU Femmes, intitulé « Le progrès des femmes dans le monde 2019-2020 : les familles dans un monde en changement », les droits des femmes ont progressé au cours des dernières décennies. Les familles à travers le monde sont devenues un espace d’amour et de solidarité, mais aussi un lieu où la violation des droits humains fondamentaux et les inégalités entre les sexes perdurent.

« Ce rapport vise à contrecarrer cette opposition en montrant que les familles, dans toute leur diversité, peuvent être des promotrices cruciales de l’égalité des sexes, à condition que les décideurs mettent en œuvre des politiques fondées sur les conditions réelles dans lesquelles les personnes vivent aujourd’hui, avec les droits des femmes comme élément central ». Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes

Basé sur des données au niveau mondial, le rapport fait ressortir la diversité des familles qui existent à travers le monde et fournit des recommandations solides visant à garantir que les lois et les politiques soutiennent les familles d’aujourd’hui et répondent aux besoins de tous leurs membres, surtout des femmes et des filles, accompagnées d’analyses des coûts que leur mise en œuvre entraînerait.

Parmi les tendances qui ont été observées, l’on peut noter les éléments suivants :  

  • l’âge du mariage a augmenté dans toutes les régions, alors que les taux de natalité ont baissé et que les femmes bénéficient d’une autonomie économique accrue ;
  • globalement, un peu plus d’un tiers des ménages est constitué de couples avec des enfants, et les familles élargies (comportant notamment d’autres membres de la famille) sont presque aussi courantes (27%) ;
  • la grande majorité des familles monoparentales, qui représentent 8% des ménages, sont gérées par des femmes : elles concilient souvent un travail rémunéré, l’éducation des enfants et des travaux domestiques non rémunérés. Les familles avec des conjoints du même sexe sont de plus en plus visibles dans toutes les régions.

Les familles peuvent être des lieux où sont dispensés des soins, mais qui peuvent aussi générer des conflits, des inégalités et, trop souvent, de la violence.

Aujourd’hui encore, trois milliards de femmes et de filles vivent dans des pays où le viol au sein d’un couple marié n’est pas expressément considéré comme une infraction. Mais les injustices et les violations prennent aussi d’autres formes. Dans un pays sur cinq, les filles n’ont pas les mêmes droits d’héritage que les garçons, alors que dans d’autres (19 au total) les femmes sont tenues par la loi d’obéir à leur mari. Environ un tiers des femmes mariées vivant dans les pays en développement déclarent ne pas avoir, ou à peine, leur mot à dire concernant leurs propres soins de santé.

Les femmes continuent à entrer sur le marché du travail en grand nombre, mais le mariage et la maternité diminuent leurs taux de participation à ce marché, ainsi que les revenus et les avantages qui en découlent.

À l’échelle mondiale, un peu plus de la moitié des femmes mariées âgées de 25 à 54 ans font partie de la population active, contre 96% des hommes.

Parmi les recommandations formulées dans le rapport pour y parvenir figurent notamment :

L’un des principaux facteurs qui font subsister ces inégalités tient au fait que les femmes continuent à assurer trois fois plus de soins et de travaux domestiques que les hommes, lorsque ces soins et travaux ne peuvent être accomplis par des tiers à un coût abordable.

Le rapport jette une lumière favorable sur la question du congé parental, à propos duquel l’apport des pères augmente, surtout dans les pays où existent des incitations particulières telles que les “quotas papa”, de par lesquels une partie non transférable des congés de paternité sont accordés aux pères, qu’ils perdent s’ils ne les utilisent pas.

Il met également l’accent sur les défis auxquels sont confrontées les femmes et leurs familles lorsqu’elles émigrent. La présence de réglementations injustes aboutit au fait que certaines familles n’ont pas droit à une réunification, et qu’elles ne peuvent souvent pas bénéficier des services publics. Lorsque le statut des femmes émigrées est lié à celui de leurs partenaires, il peut s’avérer difficile, voire impossible, pour elles de se soustraire à une relation empreinte de violence.

Le rapport appelle les responsables politiques, les activistes et les personnes de tous les horizons à transformer les familles en des lieux où règnent l’égalité et la justice, où les femmes peuvent exercer des choix et faire entendre leur voix, et où elles bénéficient d’une sécurité physique et économique.

  • La modification et la réforme des lois sur la famille permettant de garantir que les femmes peuvent décider si elles souhaitent se marier, à quel moment et avec qui ; qui offrent la possibilité de divorcer, si survient une telle nécessité ; et qui donnent aux femmes un accès aux ressources familiales ;
  • La reconnaissance de différents types de partenariat, pour protéger les droits des femmes dans une cohabitation ou un partenariat avec une personne du même sexe ;
  • L’investissement dans des services publics, surtout dans l’éducation et les soins de santé en matière de procréation, afin que les choix de vie des femmes et des filles soient élargis et qu’elles soient en mesure de prendre des décisions éclairées sur les relations sexuelles et la procréation ;
  • La prise en compte des congés parentaux payés, ainsi que de l’aide de l’État pour les soins à apporter aux enfants et aux personnes âgées, dans l’élaboration de systèmes sociaux complets pouvant contribuer à subvenir aux besoins des familles ;
  • La garantie de la sécurité physique des femmes à travers l’application de lois et de politiques visant à l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, ainsi que la possibilité d’accéder à des services juridiques et à des services de soutien aux victimes de violence.