Après cinq jours de pourparlers au Palais des Nations à Genève, un cessez-le-feu a été signé par l’ensemble des belligérants. La mise en œuvre de l’Accord sera certainement délicate. Une nouvelle rencontre de tous les acteurs aura lieu début novembre en Tunisie.
Le quatrième round des discussions sur la Libye a permis aux parties impliquées dans le conflit en Libye de signer, vendredi matin, un cessez-le-feu national et permanent avec « effet immédiat ». Les discussions ont été organisées sous l’égide des Nations Unies et de la commission militaire conjointe, constituée de cinq membres représentant le GNA (gouvernement reconnu par l’ONU) et cinq autres le maréchal Haftar (soutenu par des forces étrangères). Le résultat des cinq jours d’échanges est considéré comme « un accomplissement historique » par Stéphanie Williams, Envoyée spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, et cheffe par intérim de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye (MANUL). La cérémonie de signatures a eu lieu dans la Salle du Désarmement de l’Office européen des Nations Unies (ONUG) en présence de sa directrice générale, Tatjana Valovaya.
Chaos depuis 2011
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est plongée dans le chaos et la violence. Le pays est divisé en deux entités politiques et militaires. D’une part, le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, d’autre part, les autorités de l’Est alliées du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh. Les deux camps sont soutenus par des puissances étrangères. Ainsi, les parties rivales ont convenu que toutes les unités militaires et les groupes armés sur la ligne de front doivent retourner dans leurs camps. Ces mouvements seront accompagnés du départ de tous les mercenaires et combattants étrangers de tout le territoire libyen, terre, air et mer, dans un délai maximum de trois mois à partir du 23 octobre.
Une crise « qui a trop duré »
Le round de négociations inter-libyennes en Suisse avait bien commencé car, mercredi, plusieurs accords avaient été obtenus notamment concernant l’ouverture de voies terrestres et aériennes ainsi que sur des dispositifs de sécurité communs. Stéphanie Williams a déclaré que les signataires auront « beaucoup, beaucoup de travail dans les jours et les semaines à venir pour mettre en œuvre les engagements de l’accord ». Une réunion virtuelle est prévue lundi 26 octobre et une nouvelle rencontre aura lieu à Tunis vers le 7 novembre. La responsable onusienne a dit « que les générations futures de Libyens considéreront l’accord d’aujourd’hui comme une première étape courageuse et essentielle pour parvenir à un règlement global de la crise libyenne, qui a trop duré ».